Haute comme 3... poires!

Quand nous avons décidé que la naissance de Myla se ferait en dehors du milieu hospitalier, la question s'est posée de ce que nous ferions du placenta une fois notre princesse née... J'avais beaucoup de mal avec l'idée que ce placenta, qui avait assuré les échanges entre Myla et moi pendant 8 mois et demi, soit "jeté" ou brûlé comme un vulgaire déchet. La symbolique liée à ce morceau de nous était bien trop forte à mes yeux... Nous avions d'autres projets pour lui!
Le matin suivant la naissance de Myla, Françoise notre sage-femme nous a montré le placenta, la face maternelle, la face foetale, le cordon (court dans le cas de Myla), la poche, l'ouverture dans celle-ci par laquelle elle est sortie... J'ai beaucoup apprécié qu'elle ne nous montre tout cela que le lendemain, j'ai pu beaucoup plus en profiter que si elle l'avait fait immédiatement après sa naissance. Et c'est ainsi que nous somme revenus chez nous, avec notre bébé dans nos bras et le placenta dans une boîte en plastique. Tout consacrés à notre nouveau bonheur, nous ne nous sommes pas occupés immédiatement du devenir du placenta et l'avons mis au congélateur (entre les petits pois et les scampis, comme j'aime à le dire), et il y est resté jusqu'à cet après-midi.
Il était désormais clair pour nous que le placenta serait enterré au pied de l'arbre que nous souhaitions planter pour Myla... Une vieille tradition avec laquelle nous allions renouer! Il ne restait qu'à choisir QUEL arbre... Je voulais un arbre portant des fruits dont Myla pourrait se délecter... Nous avons d'abord pensé à un pommier, comme notre petite choupinette était haute comme 3 pommes, mais je sentais que "ce n'était pas ça"... Puis en apprenant à connaître Myla, et encore plus avec la diversification, c'est devenu une évidence... Un poirier!!! C'est un poirier qu'il lui fallait!!!
Quand est venue la date à laquelle Myla avait passé "autant de temps dehors que dedans", j'ai ressenti que le moment était venu de planter son arbre et de décongeler notre placenta...
Et nous avons concrétisé cela ce week-end. Nous avons fait notre choix parmi les poiriers proposés par notre horticulteur/pépinièriste local... Un petit poirier d'environ 2 ans, d'une variété "courte sur pattes" (maxi 2,5m), la Clapp's favourite, qui donne des poires juteuses jaunes tachetées de rouge du côté du soleil (cela nous rappellera le placenta qui est en-dessous ;))
Et puis j'ai décongelé notre placenta... Je l'ai encore observé, photographié, soupesé, chipoté, trituré, respiré, étiré, comme pour m'en imprégner... et j'en ai fait des empreintes... du "placent'art" comme cette technique est parfois appelée... Je l'ai découverte sur le net en me renseignant sur le devenir du placenta. Il s'avère qu'en fait, l'empreinte que laisse un placenta posé sur une feuille de papier ressemble étrangement à un arbre... Un arbre de vie... Cette symbolique me parle vraiment très fort, et j'ai donc voulu essayer. Je vous montrerai sans doute le résultat, mais j'aimerais faire un peu de retouche d'image dessus avant, parce que pour faire l'empreinte, j'ai utilisé le sang dans lequel baignait le placenta (je ne me sentais vraiment pas de mettre de la peinture dessus comme le font certaines personnes), mais du coup, ça peut paraître un peu brut, et je ne veux pas choquer, ce n'est pas le but. J'aimerais aussi faire à partir de ces empreintes un tableau à mettre dans la chambre de Myla, mais je veux que les choses restent poétiques, et donc "aménagées"...
Et une fois que mon besoin de le toucher a été satisfait, je l'ai déposé au fond du trou préparé pour le poirier...



... recouvert d'un peu de terre...



et avec Laurent, nous avons planté l'arbre de Myla... et elle était là aussi, dans mon dos, attentive à ce qui se passait!


Et donc le voilà!


Et devinez quoi... si tout va bien, nous aurons déjà des poires cette année!!!