jeudi 18 octobre 2012

Colors...



Peu de temps après avoir écrit mon message précédent, Myla a demandé à faire de la peinture... Je lui ai proposé de peindre quelque chose qui parle de toi, pour Alex...

Voilà ce qui est sorti de se sensibilité de petite fille de 3 ans:


Une peinture très "organisée" et surtout très colorée et pétillante... comme toi, en somme... et loin du gris et du chagrin qui nous habite...

Et du coup, ça me donne envie d'écrire le "pendant" de mon post précédent, qui relevait là où tu ne seras plus...
Parce que, malgré le chagrin, malgré les larmes, malgré la peine, malgré l'absence, il y a plein de manières par lesquelles tu restes encore un peu vivante...

Tu es encore là dans chacun des photos et souvenirs avec toi...
Tu est encore là dans le sang, dans la chair de tes enfants...
Tu es encore là dans tout ce que tu as réalisé, dans tes actes posés, tes initiatives, tes accomplissements...
Tu es encore là dans tous ces petits bouts de toi partis aider ceux qui en avaient besoin...
Tu es encore là dans les coeurs qui se serrent quand on parle de toi...
Tu es encore là dans l'étincelle qui brille dans les yeux de ceux qui pensent à toi...
Et surtout, surtout, tu es encore là dans l'amour et l'amitié partagés avec tes proches... Amour et amitié qui sont éternels et que rien ne pourra effacer...

Et je pense que le plus bel hommage qu'on puisse te rendre, c'est d'aimer la vie et de vivre aussi intensément que ce que toi tu l'as fait... Avec toutes ses couleurs, vives et pétillantes...

So this is goodbye...

Quand je t'ai cousu cet oiseau, il y a quelques jours, quelques semaines, je ne sais déjà plus, je t'ai dit qu'il t'emporterait en pensées partout où tu ne pouvais pas aller... Tu as fait "oui" quand j'ai proposé de te le mettre en main... Tu l'as serré, tu l'as regardé et tu as souri (le dernier sourire de toi que j'ai vu)... Je ne pensais pas qu'au final, c'est "là" qu'il t'emmènerait, qu'il t'accompagnerait... 
L'as tu choisi ou t'es-tu laissée porter par ton corps devenu trop lourd à porter? Tu es la seule à le savoir...

Ton combat et ta souffrance s'arrêtent aujourd'hui... 

Restent les souvenirs et le vide que tu laisses derrière toi...
Ces bras dans lesquels il manquera toujours ton corps.
Ces épaules autour desquelles il manquera toujours tes bras.
Ces mains dans lesquelles il manquera toujours la tienne.
Ces oreilles auxquelles il manquera toujours tes murmures.
Ces pleurs auxquels il manquera toujours ta bienveillance.
Ces joues et cette bouche sur lesquelles il manquera toujours tes baisers.
Ces fêtes dans lesquelles il manquera toujours tes rires.
Ces situations où il manquera toujours tes conseils.
Ce lit où il manquera toujours ta chaleur.
Ces pas sur lesquels il manquera toujours ton regard.
Ces phrases auxquelles il manquera toujours tes mots.
Ces vies "qui continuent" mais dans lesquelles il manquera toujours la tienne...

Ton combat et ta souffrance s'arrêtent aujourd'hui... Puisses-tu trouver la paix, où que tu sois... Parce qu'ici en-bas, c'est vide, sans toi...
Tu nous manques déjà...

dimanche 14 octobre 2012

Mes bouts de tissu...

Certains le savent, j'aime beaucoup les tissus... Je les couds, je les transforme, je les collectionne un petit peu, aussi (au grand dam de mon petit mari ;)), mais aussi, j'y porte mes bébés, de manière physiologique, pour eux comme pour moi, et pendant longtemps (Myla est encore portée occasionnellement, et Elly n'est transportée qu'en étant portée, sauf en voiture). Je ne ferai pas ici le détail des bienfaits et avantages du portage, d'autres l'ont fait avant moi, et certainement bien mieux...
Mais mes écharpes, porte-bébé chinois, sling, tonga, pagne et bidouilles maison sont bien plus que de simples bouts de tissus... ce sont des compagnons de tous les instants, polyvalents et astucieux... car outre porte-bébé, ils ont aussi déjà été (liste non exhaustive):
- plaid de canapé (moyen très pratique d'assouplir une écharpe qui vient d'être lavée, et de lui transmettre les odeurs familiales, rassurantes pour bébé)
- matelas, oreiller, drap et/ou couverture, y compris couverture d'emmaillotage
- coussin d'allaitement
- tapis à langer
- hamac
- tente improvisée
- harnais de sécurité (lors de repas de famille ou entre amis sans chaise haute...)
- ceinture de sécurité (attention, usage pas prévu... là c'est quand on s'est retrouvées à se faire véhiculer alors que ce n'était pas prévu!)
- sac à dos et sac tout court
- cape réchauffante et/ou protectrice contre les intempéries
- mouchoir et serviette (c'est tellement tentant de s'essuyer sur les pans qui pendent! :P)
- rideau et pare-soleil
- plaid et nappe de pique-nique (bien secouer avant de réinstaller bébé, sinon les miettes, ça gratte ;))
- sangle de mantien de trucs qui risquent de bouger dangereusement (genre dans la voiture)
- cabane pour jouer (donc aussi: château fort, maison, bateau, et autres bidules sortis de nos imaginations)
- resserreur de bassin post-accouchement et masseur de dos
- doudou
- et puis, comme ce soir, dispositif de maintien de coussin en noyaux de cerises dans mon dos endolori (mais pas par le portage, je vous rassure! ^^)


vendredi 5 octobre 2012

Avoir 3 ans encore un petit peu...



Demander à Myla ce qu'elle a envie de faire cet après-midi...
L'entendre répondre "aller à la plaine de jeux"... alors qu'il pleut des cordes.
Lui proposer un paquet d'alternatives rigolotes ET en intérieur.
L'entendre poliment refuser et confirmer son choix initial.
Prendre une grande inspiration.
Aller repêcher le pantalon de "neige" (le plus imperméable qu'on aie à sa taille, quoi) dans un carton, enfiler des cirés et des chapeaux à tout le monde, mettre Elly dans mon dos, attraper un parapluie au vol et Myla par la main.
Décider de prendre les choses avec philosophie (c'est qui celle-là)...
Prendre le bus vers le parc Malou.
Courir après les pigeons lourds de pluie qui du coup rechignent à s'envoler.
Faire le bruit des poules d'eau.
Avoir un peu peur que le cygne ne nous pince les doigts.
Regarder les oies et se dire qu'elles sont aussi mouillées au-dessus qu'en-dessous.
Rigoler en disant que les canards, ils aiment bien l'eau, mais ils ont quand même l'air pas contents.
Ecouter le bruit de la pluie sur le parapluie et sur les feuilles mortes, chanter "plic ploc, plic ploc".
Arriver à la plaine de jeux et réaliser qu'on l'a toute entière rien que pour NOUS.
Monter sur tous les jeux, aussi longtemps qu'on veut, en se mouillant les fesses et les pieds.
Escalader la grand bateau, grogner comme un pirate, chanter "hisse ho", naviguer entre les requins imaginaires en bravant les embruns virtuels (ou presque).
Sortir un petit biscuit au chocolat qui fait du bien.
Décider que là, on est assez mouillés, alors on rentre.
Se dire que mouillés pour mouillés, on n'est plus à ça près, et laisser Myla sauter dans TOUTES les flaques, même les + grosses.
Y sauter un peu aussi... ^^
Reprendre le bus, en y laissant quelques mares.
Rentrer dans l'appart.
Se déshabiller entièrement dans le couloir, en laissant les chaussures et fringues détrempées au sol.
Traverser l'appart toutes nues en riant.
Se faire couler un bon bain chaud et s'y glisser toutes les trois...

Merci à toi ma fille pour cet exercice de lâcher prise, de pensée positive et de délicieuse régression humide. C'est toi qui avais raison, la plaine de jeux, c'est chouette aussi sous la pluie! Merci d'avoir insisté pour me le faire découvrir! JTM